La maison orientée sur un grand jardin au Nord ne bénéficie que très peu de lumière naturelle et son espace de vie, au rez-de-jardin, est très sectionné et bas de plafond. Les murs porteurs et les cloisons sont supprimés afin de créer un espace homogène et fluide.

Structurellement, une trame régulière d’ailettes porteuses se met en place : elle séquence le lieu, elle le définit. Ainsi, découlant de cette trame : l’entrée, la salle à manger et le salon, forment un seul et même espace, connecté à une grande cuisine ouverte sur le jardin.

Cette cuisine, extension greffée à la maison, est un grand parallélépipède de briques qui s’étire vers le jardin. Il bénéficie d’une hauteur sous plafond généreuse et d’autant plus spectaculaire, grâce à la mise en place d’un puits de lumière zénithal. C’est d’ailleurs précisément ici, sous cette lumière diffuse et sommitale, que la connexion avec le jardin peut véritablement se faire : les limites s’estompent alors vers une perspective verdoyante.

Les cadrages depuis la cuisine vers le jardin se font à travers une séquence d'ouvertures voutées : l’utilisation de cette douce rondeur renoue volontairement avec certains éléments de modénatures de la maison existante, volontairement persistants au sein du projet.

Cette extension est habillée de briques de terre cuite, rouge. Ce marqueur colorimétrique est graphique, il exprime d’autant plus sa condition subtile de mise en œuvre, que les briques sont plus ou moins saillantes. Ce jeu de calepinage crée sur les façades un jeu d’ombres et de relief ludique et dansant.

Le volume est alors minimal mais variant.

Colorimétriquement, le rouge de la terre cuite se mêle aux nuances de verts du jardin et de la piscine. C’est cette tonalité qui se manifeste dans la teinte choisie pour les menuiseries aluminium extérieures : le RAL 5021. Teinte soutenue, elle contraste avec la lecture aseptisée des volumes bruts et ordonnancés des espaces. Volontairement blanc, l'intérieur, immaculé, laisse place à la lumière naturelle qui doit s’y installer pour mieux le révéler.

Entre la trame régulière des poteaux, viennent se nicher des meubles dessinés sur mesure et répondant tous aux différents besoins fonctionnels de la famille : grands rangements pour les jeux d’enfants, espace de bureau escamotable, bibliothèque de curiosités, cheminée, cave à vin et dressing d’entrée.

La piscine, élément naturellement inscrit dans le projet, étire le dedans vers le dehors. Le sol est identique, il n’y a pas de transition à l’enchainement des fonctions : c’est ce qui favorise l’abstraction du lieu.

Fiche descriptive

Lieu: Montpellier, France

Date: Février 2018

Surface: 210 m2 et espaces extérieurs

Photographe: Ivan Mathie

À propos de (ma!ca) architecture

(ma!ca) est une agence d’architecture née de la rencontre de deux architectes dont les chemins se sont croisés à la confluence d’une complémentarité

exploratoire créative et d'une rigueur identitaire commune. (ma!ca) symbolise l'union de cette rencontre ponctuée de deux entités distinctes mais indissociables.

(ma!ca) fait référence à une plante à racine pivotante dont les vertus médicinales bienfaisantes sont réputées. L’architecture participe au phénomène de santé publique et peut jouer un rôle conséquent dans le bien-être de l’usager. Le projet trouve sa genèse dans une articulation et une hiérarchisation de l'espace par le programme.

Dans une rigueur portée aux détails et qui donne de la profondeur à chaque élément du projet. Et dans le choix des matériaux qui accompagnent sa compréhension. L'architecture est manuelle et sur mesure à l’image de l’architecte/artisan. Elle développe un dialogue étroit avec l’autre : le maître de l’ouvrage, le bureau d’étude et l’artisan. 

Chaque projet est une nouvelle histoire/empreinte d'un parcours qui indéniablement oriente la réflexion : Maya Brudieux a vécu à Rotterdam et Saint Jean du Gard et Camille Morcrette à Montréal et Marseille. Leur écriture est teintée de modernité et cherche un équilibre mêlant radicalité et surréalisme.