Ce Centre Culturel de Développement et d’Éducation communautaire est fondé sur l’innovation sociale, agricole, artisanale et technologique. Il est géré selon les principes de l’entrepreneuriat social pour mieux répondre aux besoins des femmes laissées pour compte en milieu rural.

Conçu pour combler les manquements existant dans les régions, ce centre a pour but de générer des échanges dynamiques entre innovation et tradition et entre culture, économie et environnement afin de permettre la revitalisation, la diversification et l’autonomisation des régions en voie de désertification. 

Basé sur le principe de l’architecture hybride développé dans une recherche précédente par le collectif, le design combine les modèles de construction et les matériaux traditionnels ainsi que l’artisanat local avec ceux de la conception paramétrique et de la fabrication numérique. L’objectif est de promouvoir l’innovation dans les régions. 

Le projet regroupe des bâtiments durables à usage multiple offrant des commerces et des services au rez-de-chaussée, un café-restaurant, un atelier d’artisanat (extension d’espaces à usage multiple aux terrasses, logements écologiques [extension aux terrasses], parc public avec des expositions extérieures.

Cette hybridité apporte une innovation technologique qui inclut :

1 — Les principes bioclimatiques avec véranda ombragée, des ventilations croisées, de hauts plafonds, de multiples systèmes de protection solaire [auvent cantilever] et de l’énergie solaire passive [masse thermique de la paroi d’adobe]. 
Rideaux thermiques pour isoler les deux façades et les protéger de la chaleur.

2 — Construction et matériaux à faible coût.
3 — Toit paramétré pour une protection solaire maximale.

Le premier étage des services sont des additions construites sur les toitures des bâtiments existants. Ces sont des constructions légères et des textiles tendus [PTFE].

Fiche technique

Adresse : Bir Sallah [5000 habitants], El Hencha [Gouvernorat de Sfax], route GP1 km 214. Tunise.

Clients : – Sarah Toumi, Association AJMI TOUMI — ACACIA for All — [Foundateur]; — Asma Mansour : Centre tunisien pour l’entrepreneuriat social [Fondateur]

Phase 2 [2017-2018] : voir projet montré

Conception Philippe Barriere Collective [PB+Co] : Yosri Boukadida, Wael Ben Mansour et Asma Haddouk, Ibrahim Abbassi [Phase1]

Ingénieur : Hatem Jamoussi: Optima Ingénierie  

Ingénieur : 陈云中 经理 上海太阳膜结构有限公司

Toiture : Taiyokogyo Co LTD

Digital Artiste : Yosri Boukadida

Phase 1 : [2014-2015]. Recherche sur l’Habitat Hybride dirigée par Philippe Barriere PhD. Durant l’été 2015 l’École d’Architecture de l’Université Ibn Khaldoun [UIK] et l’École National d’Ingénieur de Tunis [ENIT] avec le Professeur Oualid Limam PhD, [Directeur du LGC à L’ENIT] se joignent à cette recherche pour 2 mois avec :

– Ingénieur : Hatem Jamoussi: Optima Ingénierie.

– Ingénieur Abid Med Nabil : Jeune Chambre Internationale, [JCIT] - Président JCI Innovation). Jeune chambre Internationale de Tunis [JCIT]. 

– Philippe Barriere Collective (Adnen Ben Tanfous, Asma Haddouk, Ibrahim Abbassi, Sami Isaad)

–  Construction : Fethi Harbaoui (Entreprise Harboui — Construction en pierre.

Stagiaires ENIT : Hamza Louhichi, Abderrahmen Snegria, Snen Syrine 

Stagiaires UIK : Dorrine Nasri [Artisanat Tunisien]

Stagiaires ENAU: Kaouther Moussa, Khaoula Bahroun

Digital Artiste : Abderrahmen Ezzine

À propos de Sarah Majida Toumi 

Sarah Toumi est en train de changer le secteur agricole dans la sous-région du Maghreb arabe en introduisant une nouvelle approche holistique de la lutte contre la désertification. Son approche déplace le centre d’intérêt du secteur vers l’irrigation alternative naturelle, complétée par des cultures adaptées au contexte local; de plus, elle crée un mouvement de changement à travers lequel les agriculteurs adoptent de nouvelles techniques agricoles durables et s’organisent en coopératives, afin de gérer l’ensemble du nouveau cycle agricole.

En 2012, Madame Toumi fonde « Acacias pour tous », pour luter contre la désertification en cours. À Bir Salah, ville où son grand-père a vécu, elle a pu réaliser les ravages produits par la désertification au cours des dernières décennies due au manque d’eau sur les terres environnantes. Elle a également constaté les impacts sur les femmes locales, qui occupent des emplois peu rémunérés dans les villes.

Madame Toumi a conçu son association pour permettre aux agriculteurs locaux d’utiliser les acacias pour engendrer des revenus grâce à la vente de la gomme et de l’huile extraites d’acacias et de moringa résistants à la sécheresse. Même si elle s’est assurée que les premières agricultrices étaient toutes des femmes, elle réalise qu’elle souhaite voir de l’égalité entre les sexes et inclut des agriculteurs masculins.

Elle est la seule Arabe ou Africaine à figurer sur la liste 2016 des trente entrepreneurs sociaux de moins de 30 ans publiée par le magazine Forbes. Le projet est par la suite appelé 1 million trees, alors que Toumi devient l’une des trente lauréats du prix Rolex [Rolex Awards for Enterprise] 2016 et la première représentante de son pays à le remporter. Elle considère que l’utilisation des arbres pour lutter contre la désertification est applicable à l’échelle mondiale.

Le 29 août 2017, elle est nommée au Conseil présidentiel pour l’Afrique par le président français Emmanuel Macron. Le 25 novembre, elle reçoit à Amman le prix Takreem pour le développement environnemental et la durabilité. 

L’aventure de Sarah Toumi dans l’entrepreneuriat social a débuté très tôt. Sarah est dans le milieu associatif depuis l’âge de 11 ans. Elle a travaillé en Tunisie avec son père dans l’association ACPE, puis pour l’organisation internationale Taking IT Global, avant de créer l’association Dream Of Tunisia dont elle sera la présidente de 2008 à 2012.

L’objectif de Sarah Toumi est de transformer le village de son père, Bir Salah, en un village durable où chaque enfant, chaque femme, trouve un espace pour s’épanouir culturellement, socialement, économiquement. Elle fait partie de ces personnes qui ont la vision et le leadership nécessaire pour changer le monde, et le monde la reconnait pour son engagement dans l’économie sociale et solidaire.

À propos de Philippe Barrière Collective [PB+Co]

Face à la crise environnementale et à la mondialisation, l’architecture devient un instrument indispensable pour réconcilier l’homme avec son milieu [culturel, social et environnemental], soit en réinvestissant ce milieu pour y pallier les carences structurelles et/ou en le revalorisant. Dans cette perspective, l’architecture est une expérience permanente qui s’adapte constamment aux besoins contextuels par des stratégies innovantes nécessaires à l’amélioration des milieux; ce processus permet de repenser l’architecture autrement en la redéfinissant.

Cette approche provoque l’architecture à devenir un seuil par lequel ou, un « canal » à travers lequel renégocier la relation entre l’homme et la nature et un « point focal » pour réduire le déséquilibre entre les extrêmes [sociaux et environnementaux]. L’architecture devient une seconde nature, le lien entre l’homme, l’environnement et la société garantissant l’équilibre et l’intégrité au milieu même des crises qui les ont transformées.

Par conséquent, ce qui motive notre approche spécifique conceptuelle, ce sont certaines des questions sans réponse dans les milieux qui les ont produits. Ces questions nous obligent à mieux comprendre nos espoirs et le besoin de changement, qui doivent tous deux garantir le progrès et l’émancipation. Chaque projet vise à contribuer à définir cet espoir et à éviter les contraintes potentielles en y répondant.

Le processus crée une architecture ayant des effets bénéfiques sur son milieu. Au lieu de faire part du problème, elle tente de faire partie d’une solution.

Pour le critique Joan Ockman, Philippe Barriere collective « prend les contradictions d’aujourd’hui sans être assez naïve pour tenter de les surmonter, et sans être aussi cynique que de simplement les parodier. Le travail reconnaît que nous sommes ce que nous consommons, et il en assume la responsabilité. […] Le nom d’une telle approche de l’architecture est le réalisme radical. Philippe Barrière est son magicien et chirurgien. » — Repositionnement et la Relation entre l’Homme et la Nature.

Contemplant à la fois la théorie et la pratique, le Collectif Philippe Barrière [PB + CO] a développé une expertise avant-gardiste sur la suburbanisation [ParkUrbia], l’Interstate Highway System [Architecture des Infrastructures], les problématiques sociales et humanitaires telles que l’itinérance, les camps de réfugiés et crises sanitaires. Plus récemment, il a développé le concept d’architecture hybride [c’est-à-dire High-Low Tech] au Maghreb.

Le Collective intègre des spécialistes et des fabricants hautement compétents au début du processus de conception afin de développer des solutions de pointe simples, efficaces, pratiques et hautement sophistiquées. Il a développé une relation de travail de longue date avec la société renommée d’ingénierie et de fabrication comme A. Zahner co., fait appel à des spécialistes de la fabrication de technologies aérospatiales [Beechcraft, Cessna, Boeing] pour des solutions techniques innovantes, comme à celles d’artisans locaux spécialistes de la pose de briques.