Avec ses grandes ouvertures sur l’extérieur, son abondance de lumière naturelle, ses espaces publics généreux et ses matériaux chaleureux et durables tels que la brique et le bois, l’École secondaire de la Nouvelle-Ère à Gatineau offre une belle connexion avec la nature et un environnement inspirant et propice à l’apprentissage, au bien-être, à la créativité et à la réussite scolaire.

Suivant un plan en « L » ouvert sur un boisé attenant, le bâtiment est composé d’un pavillon principal de trois étages longeant la rue et d’une aile de deux niveaux consacrée aux installations sportives, déployée à l’arrière. Son programme gravite autour d’un vaste espace de rassemblement — le lieu le plus animé de l’établissement. Bordé d’un escalier monumental et d’un corridor en mezzanine menant aux salles de classe, à la bibliothèque et à un toit-terrasse, il s’ouvre également de plain-pied sur la cour arrière, créant un amphithéâtre naturel en continuité avec l’extérieur.

Contexte et programme 

Conçue pour le Centre de services scolaire des Portages-de-l'Outaouais en réponse à une forte croissance démographique dans le secteur Aylmer à Gatineau, l’École secondaire de la Nouvelle-Ère est implantée à l’angle des chemins d’Aylmer et Fraser (anciennement Duchesnay) sur le site d’un ancien terrain de golf, également destiné au déploiement d’un projet de développement immobilier résidentiel.

Le programme comprend vingt-sept classes régulières et spécialisées incluant quatre locaux pour les élèves ayant un trouble du spectre de l'autisme (TSA), six laboratoires, trois classes d’histoire, une salle de musique, deux grands ateliers d’art, une classe d’informatique et de robotique, une classe pour le marché du travail, une classe techno, une bibliothèque, un grand atrium double hauteur équipé d’une scène, des services alimentaires, les casiers, un gymnase double, une salle d’entrainement, une salle de danse, des douches, des vestiaires, une salle de toilette non genrée, des locaux pour le personnel enseignant, des espaces administratifs et des locaux techniques et de soutien.

L’exiguïté du site ne permettant pas à l’école de la doter d’installations sportives extérieures, il fut tout de même possible de tirer parti de la voie d’accès pour les pompiers ceinturant le bâtiment pour y aménager des pistes de course. Un stationnement à vélos couvert a été aménagé à l’extérieur au sud de l’école afin d’encourager la mobilité durable.  

Parcours 

Depuis l’entrée principale localisée sur le chemin Fraser, un grand espace d’accueil divise le rez-de-chaussée en deux parties, soit les casiers et les installations sportives d’un côté, et l’atrium de l’autre.

S’apparentant à une agora, l’atrium offre un espace de rassemblement généreux et polyvalent baigné de lumière naturelle. Le plancher a été abaissé afin de créer des assises et une rampe à son pourtour, rappelant des gradins. À l’étage, une toiture verte a été aménagée à la jonction des deux pavillons afin d’offrir entre autres une vue agréable aux salles de classe et à une partie de la bibliothèque. Située en mezzanine, cette dernière surplombe l’atrium et donne accès à un toit-terrasse extérieur aménagé à l’usage des élèves et du personnel enseignant.

L’espace des casiers nécessitant une surveillance accrue, ses allées sont exposées tant à l’intérieur —grâce au positionnement astucieux de fenêtres rondes dans le hall—, que depuis l’extérieur par une façade vitrée. Le gymnase est pourvu d’une entrée distincte afin que la communauté puisse profiter de cet équipement sportif à l’extérieur des heures de classe.

Toutes les mesures ont été prises pour veiller à offrir l’accessibilité universelle et des parcours sans obstacle en aménageant l’ensemble des entrées du bâtiment au niveau du sol.

Approche conceptuelle 

Le choix d’un plan en « L » a été motivé par la possibilité de maximiser les vues sur le paysage naturel tout en regroupant les fonctions principales de l’école dans un pavillon longeant la rue sur presque toute la largeur du site. Afin de réduire l’effet tunnel qu’auraient pu produire des couloirs de largeur standard dans ce pavillon, les salles de classe ont été distribuées de part et d’autre d’un large espace de circulation vitré aux extrémités pour assurer la fluidité et l’efficacité des déplacements. Cette organisation simple offre une grande visibilité, renforçant ainsi le sentiment de sécurité de ses occupants.

La commande imposant une volumétrie dense et compacte, une grande attention fut portée à l’insertion d’une toiture verte et d’un toit-terrasse, ainsi qu’au traitement de l’enveloppe et de ses ouvertures afin de lui donner un caractère attrayant, affirmer une forte présence sur la rue et assurer la cohérence de l’ensemble. Un assemblage de briques dans les teintes de jaune, beige, ocre et terre sélectionnées et agencées avec soin s’harmonise avec le bois exposé par les grandes ouvertures fenêtrées le soir et les panneaux d’aluminium blanc le jour pour créer une palette chromatique lumineuse et apaisante. Des panneaux perforés habillent les fenêtres du gymnase exposées dans le stationnement et la cour intérieure afin de ne pas perturber les activités s’y déroulant par le passage des élèves ou une trop grande abondance de lumière.

« Je n'aurais pas pu espérer avoir une terrasse sur le toit, alors je trouve que c'est next level, vraiment. Au-delà du fait que c'est une belle école, c'est une évidence, tout le monde s'entend pour dire ça, et qu'elle va répondre à un besoin qui est disons criant, les beaux espaces comme l'école ici, ça suscite autre chose que seulement de l'émerveillement. Ça suscite la créativité, la productivité, on a envie de se dépasser. Qu'on soit jeune à l'école ou adulte dans nos vies professionnelles, quand on est dans de beaux endroits, ça nous donne envie de donner notre 110%. »

— Mathieu Lacombe, ministre responsable de la région de l'Outaouais

À propos de l’œuvre d’art 

La première partie de l’œuvre —trois éléments muraux de 1,19 m de diamètre en aluminium peint rappelant les fenêtres rondes de l’entrée —, évoque la formation géologique comme une métaphore de l’apprentissage scolaire. Les strates qui les composent représentent différentes matières scolaires et les couleurs utilisées reprennent celles de l’école. En cheminant vers le grand atrium on retrouve la deuxième partie de l’œuvre, un grand appliqué de 5,34 m de diamètre en aluminium poli miroir. Inspirée par le tracé d’un pendule double, qui est généralement chaotique, cette partie de l’œuvre évoque la possibilité de parcours multiples.

« Un lien s’établit ainsi avec les parcours des étudiants, qui avec un peu d’effort et de persévérance traceront leur propre chemin. Chaque parcours est unique. Bien que nous devions parfois échouer, il faut se laisser prendre au jeu et utiliser plusieurs chemins pour arriver à nos fins, pour apprendre... »

— Patrick Bérubé, artiste