Montréal, Canada, 20-09-2012 -
C’est avec tristesse que le CCA a appris la disparition de Melvin Charney, décédé le 17 septembre dernier. Tout au long de sa carrière, cet artiste-architecte a participé à plusieurs projets liant art et architecture. Dans son œuvre, il aborde l’environnement urbain à la fois d’un point de vue critique et dans l’esprit de célébration.
Né à Montréal, M. Charney étudie l’architecture à l’Université McGill ainsi qu’à Yale University. En 1961, il commence à travailler pour différentes firmes parisiennes et new-yorkaises, puis il revient à Montréal en 1964 et occupe un poste au département d’architecture de l’Université de Montréal. Nommé professeur agrégé en 1966, il crée et dirige la Faculté d’aménagement (1968-1972) ainsi que l’Unité d’architecture urbaine (1978-1992). Par la suite, il signe de nombreuses études en architecture et en design urbain, et il est régulièrement invité, en tant que critique, par différentes universités du monde entier.
Le projet qu’il soumet pour le pavillon canadien à l’Exposition universelle d’Osaka en 1970 lui vaut une reconnaissance internationale. Même si ce projet n’a pas été retenu, il a été largement acclamé. Melvin Charney produit ensuite une série de peintures axées sur la photographie : Un dictionnaire... (années 1970-2001), Le trésor de Trois-Rivières (1975), Les maisons de la rue Sherbrooke (1976) et Room 202 (1979). Lauréat du prix Paul-Émile-Borduas (1996) décerné par le gouvernement du Québec, M. Charney est fait chevalier de l’Ordre national du Québec (2003), commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres (France, 2006), et il est titulaire d’un doctorat honorifique en lettres décerné par l’Université McGill (2009). Il a aussi représenté le Canada à la Biennale de Venise, tant en art qu’en architecture (1986 et 2000).
En 1991, le CCA présente une exposition intitulée Paraboles et autres allégories : L’œuvre de Melvin Charney, 1975-1990, qui réunit des œuvres de collections publiques et de collections particulières. Cette exposition présente une analyse globale du processus de création de Charney, artiste convaincu que l’expérience des sphères culturelles, scientifiques et politiques se fait dans leur entrelacement et leurs relations mutuelles.
En 1987, Charney commence à élaborer le jardin de sculptures du CCA, et ce processus dure deux ans. Sa proposition primée pour le Monument canadien pour les droits de la personne, érigé à Ottawa, compte aussi parmi ses œuvres publiques connues. « Charney occupe une place importante en art et en architecture contemporaine, créant une vibrante fusion de disciplines qui captent l’essence de l’environnement urbain. Englobant un vaste territoire tant physique que philosophique, il a apporté une contribution que la France a particulièrement appréciée », a déclaré son amie et collaboratrice de longue date, Phyllis Lambert, architecte, directeur fondateur et président du conseil d’administration du Centre Canadien d’Architecture.