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Créez un compte médiaDossier de presse | no. 1640-02
Sur une île isolée du fleuve Saint-Laurent, d'étonnantes installations blanches, élancées, éphémères ont ravivé un pan méconnu du patrimoine vernaculaire québécois et permis d’envisager des nouveaux scénarios d’adaptation face aux changements climatiques. Avec l’appui de la cinquantaine d’habitants permanents de l'Île Verte, l’Atelier Pierre Thibault signe un projet architectural participatif qui réinterprète les boucaneries – les anciens fumoirs de poisson – en canevas créatifs pour imaginer de nouveaux usages permettant de renforcer l’autonomie de l’Île Verte, entre serres communautaires, ateliers d’artistes et lieux de rencontre. Fruit d’un dialogue étroit avec la population locale, ce travail de terrain réalisé pendant plusieurs mois en 2024 est présenté en première mondiale à la 19e édition de l’Exposition internationale d’architecture à la La Biennale di Venezia, dont le commissaire est Carlo Ratti, du 10 mai au 23 novembre 2025, soulignant la force d’un geste sensible et collectif en réponse à l’effritement du bâti traditionnel et aux défis climatiques majeurs pour les habitants qui résident à l’année en milieu insulaire isolé.
Vivre à l’Île Verte : entre enracinement et résilience, au rythme des marées et des saisons
Suivant la commande d’un projet de bibliothèque privée pour un duo féru d’édition et de littérature, les architectes de l’Atelier Pierre Thibault et les étudiants stagiaires de l’Université Laval de Pierre Thibault ont été appelés à côtoyer le territoire de l’Île Verte au fil de ses saisons. Située dans le fleuve Saint-Laurent, cette île de quatorze kilomètres de long se définit par ses plages rocheuses battues sans relâche par les vents du Nordet, par ses falaises surplombant le vaste horizon de l’estuaire et par une courtepointe de prairies pastorales et de forêts denses d’épinettes.
Marquées par une importante variation de sa population – les résidents permanents étant au nombre d’une cinquantaine seulement — ce territoire insulaire semble évoluer en marge du reste du territoire québécois, dans une bulle temporelle où les moyens et les besoins sont extrêmement spécifiques. En hiver, les glaces dans le Fleuve bloquent l’accès à l’île par traversier. Autrefois, un pont de glace permettait de relier l’île à la terre ferme. Mais avec le réchauffement climatique, les résidents doivent désormais transiter pendant cinq mois par hélicoptère pour aller sur la terre ferme, y faire leurs emplettes, voir leurs proches ou participer à des activités sociales. Tout comme les générations précédentes, la population de l’Île Verte doit ainsi trouver de nouvelles façons de s’adapter.
Les boucaneries : douze bâtiments singuliers
Au fil des visites sur Île Verte et des échanges avec les Verdoyants, douze bâtiments captivants furent (re)découverts. Appelés boucaneries, ces constructions vernaculaires inspirées des fumoirs ont été construites entre les années 1920 et 1980 de manière à ce qu’elles résistent aux conditions climatiques particulièrement rudes du territoire. Autrefois lié à la pêche à la fascine, le fumage du poisson était une activité économique et culturelle importante sur l’Île Verte. Prenant la forme de bâtiments sans fenêtre et aux proportions élancées verticalement, les boucaneries sont par la suite tombées en désuétude, les lois sur l’hygiène et le déclin de la pêche ne justifiant plus leur utilisation. Depuis, le vent, la neige et la pluie détériorent continuellement ces structures symboliques pour lesquelles aucun nouvel usage n’avait été trouvé.
Un patrimoine en péril, une communauté mobilisée
Un rapport produit en 2023 par l’architecte Pascal Létourneau, spécialisé en conservation patrimoniale, souligne que, sur douze fumoirs, quatre présentent une valeur patrimoniale exceptionnelle, et six une valeur patrimoniale élevée : leur verticalité, leur ouverture faitière, le système de baratins et leur mécanisme de contrôle de l’humidité sont des caractéristiques architecturales importantes à conserver. Malheureusement, la moitié des fumoirs sont dans un état de détérioration avancé, voire dans un état critique ou à risque, l’un d’eux s’étant même effondré il y a quelques années.
De manière à soutenir le désir des Verdoyants de conserver ce patrimoine bâti et d’assurer sa pérennité, l’Atelier Pierre Thibault a entrepris un projet de design participatif visant à identifier de nouveaux usages pour ces boucaneries. Au cœur de la démarche : Comment des témoins du passé pourraient-ils enseigner l’avenir ?
L’autonomie, un enjeu crucial en milieu isolé, exacerbé par les changements climatiques
En discutant avec des habitants de l’Île Verte, plusieurs valeurs et objectifs de la communauté ont pu être liés à ce projet, tels que le fort sentiment de collectivité, l’autosuffisance alimentaire et l’intérêt pour les activités culturelles et artistiques.
Afin de faire un état des lieux en matière de résilience, les architectes ont révélé les initiatives existantes des Verdoyants envers leur communauté en matière d’autosuffisance alimentaire en produisant une carte de l’Île Verte. Parmi les activités identifiées : la pêche aux harengs et éperlans par Jacques, la production hebdomadaire d’une vingtaine de miches de pain au soja par Marie-Claire, l’élevage d’un troupeau de vingt agneaux par Anne et Charles, le poulailler de Michelle, le semencier collectif de Geneviève, les mets préparés et les viennoiseries de Nolwen et Régis, le miel, la lavande, les porcs, les framboises et les citrons de Véronique et Colin, la production d’ail par Mijanou et la serre de Gilbert qui produit des tomates.
L’architecture éphémère pour révéler de nouvelles relations entre le paysage, la volumétrie, les usages et la population
Afin de permettre aux habitants de visualiser certains usages envisagés, et de participer activement au processus d’idéation, les architectes se sont rendus sur l’Île Verte en septembre 2024 pour y réaliser une série d’installations éphémères revisitant les caractéristiques singulières des boucaneries, en plus d’organiser des séances d’échange avec les citoyens. Érigées en écho aux constructions vernaculaires, les nouvelles structures exploitent la simplicité et la rapidité de mise en œuvre des assemblages de bois contemporains. Le résultat, des ossatures élégantes et aériennes qui se dressent comme des visions inspirantes du futur en relation avec les différents paysages de l’île, permet de révéler de nouvelles relations entre le paysage, la volumétrie et la population.
Utilisant le pouvoir d’abstraction des installations architecturales, ces nouvelles boucaneries se dessinent comme des canevas stimulants permettant aux Verdoyants de se réapproprier leur patrimoine bâti et culturel dans une posture engagée et tournée vers le futur. Légères et facilement transportables, les installations ont été déplacées de la grève aux champs et aux prairies, à la manière de créatures nomades et évocatrices. Devant initialement être démontées au départ des architectes, des installations sont toujours en place, ayant été adoptées par la population comme une marque tangible du potentiel intrinsèque à leurs boucaneries, et permettant de garder vivante la mémoire collective et leurs valeurs insulaires.
Un laboratoire d’idées en milieu insulaire pour identifier des nouveaux usages
Le travail en installation éphémère sur l’Île Verte a été productif : suite à ce dernier, plusieurs usages ont été identifiés afin d’assurer la pérennité des boucaneries.
La typologie pourrait être adaptée en serre pour favoriser l’autosuffisance alimentaire et l’agriculture tout au long de l’année, en remplaçant le parement en bardeaux de cèdre par du polycarbonate et en exploitant l’ouverture faitière de manière à contrôler l’humidité intérieure. Une autre avenue explorée serait de transformer un fumoir en espace de production artistique en perçant son enveloppe de quelques fenêtres et en tirant avantage des baratins pour y déposer poteries, canevas et rouleaux de photographies lors du séchage. Enfin, une autre structure pourrait simplement être mise aux normes contemporaines de prévention des incendies, permettant ainsi de revaloriser le fumage traditionnel du poisson, tout en préservant les pratiques culturelles et l’aspect patrimonial des bâtiments.
À la suite de la visite des installations le 11 septembre 2024, les résidents de l’Île Verte ont pu envisager de nouveaux usages pour leurs bâtiments emblématiques, ravivant ainsi leur attachement à ce patrimoine unique. Geneviève a proposé de transformer son fumoir en poulailler afin d’y héberger sa dizaine de poules. Louise a évoqué la possibilité d’utiliser un fumoir comme séchoir à ail, au bénéfice des récoltes de son concitoyen Mijanou. Enfin, Lyne a suggéré d’en faire un espace d’entreposage, ajoutant une option pratique à cette revalorisation collective.
Une expérience qui laisse des traces durables
Bien qu’éphémère par nature, le projet mené à l’Île Verte a laissé des empreintes tangibles et profondes. Certaines installations sont toujours en place, adoptées spontanément par la communauté, tandis que d’autres ont été démontées, suscitant une réflexion sur leur avenir. La municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs a récemment offert gratuitement deux installations aux citoyens à la suite d’un tirage. La mairesse y voit une manière originale de prolonger l’élan citoyen autour du patrimoine bâti. L’équipe de l'Atelier Pierre Thibault retournera sur l’Île Verte cet été pour poursuivre ce dialogue, dans la foulée des nombreuses idées concrètes émises par les habitants, notamment autour de l’autonomie alimentaire, un enjeu crucial en milieu isolé. Plus largement, le projet a permis la reconnaissance d’un patrimoine vernaculaire en péril, tout en favorisant la transmission intergénérationnelle des savoirs liés aux boucaneries.
Du côté de l’Atelier Pierre Thibault, cette aventure collective a consolidé l’équipe, renforcé l’esprit d’initiative et nourri une vision d’une architecture profondément ancrée dans les réalités locales. À la lumière de cette expérience, l’architecture se confirme ici comme un outil de médiation sociale et culturelle, capable d’ouvrir des espaces de rencontre, de mémoire et d’avenir.
Du Fleuve Saint-Laurent à La Biennale di Venezia : célébrer l’intelligence collective
Se démarquant depuis déjà plusieurs décennies par son travail avec des installations architecturales éphémères, l’Atelier Pierre Thibault souligne encore une fois la capacité singulière de son travail à mobiliser un vaste éventail d’acteurs au sein d’un projet créatif et à revisiter des territoires québécois dans une attitude prospective, délicate et inspirante.
Le processus de construction des installations et les échanges que cette démarche a généré avec la population ont par ailleurs été documentés abondamment à la fois en photographie et en vidéo.
Ce projet participatif célébrant l’intelligence collective des Verdoyants et permettant une réflexion sur le futur des boucaneries sera présenté en première mondiale lors de la 19e édition l’Exposition internationale d’architecture de La Biennale di Venezia du 10 mai jusqu’au 23 novembre 2025, sous la thématique Intelligents, démontrant l’exemplarité de la démarche sur la scène internationale.
L’Atelier Pierre Thibault est la seule équipe québécoise sélectionnée au terme de Space for Ideas, l’appel à projets international lancé du 7 mai au 21 juin 2024, qui a suscité une réponse mondiale massive. Le processus de sélection était ouvert et ascendant, guidé par une équipe curatoriale interdisciplinaire.
Carlo Ratti, commissaire de la 19e édition de l'Exposition internationale d’architecture de La Biennale di Venezia, présente ainsi sa vision : « L'Exposition cherche à tracer une voie vers l'avenir, en proposant que les solutions intelligentes aux problèmes pressants puissent prendre de multiples formes. Elle présente une collection de propositions de design ainsi que de nombreuses autres expérimentations, explorant une définition de « l'intelligence » comme la capacité à s'adapter à l'environnement avec des ressources, des connaissances ou un pouvoir limités.»
« Présenter notre projet à la Biennale Architettura 2025, l’exposition internationale d’architecture la plus réputée et fréquentée au monde, est un immense honneur pour notre équipe et une grande fierté pour le Québec. C’est aussi un hommage profond aux habitants de l’Île Verte, dont l’ingéniosité, la résilience et la solidarité incarnent parfaitement l’intelligence collective que l’architecture d’aujourd’hui se doit de reconnaître et de célébrer. Leur capacité à adapter leurs constructions au territoire et aux conditions changeantes et à identifier des idées pour assurer leur avenir nous inspire à repenser notre rôle d’architectes dans un monde en transformation. Dans le cadre de notre participation à l’exposition « Intelligens. Natural. Artificial. Collective. », nous affirmons que l'avenir de l'architecture repose sur une écoute attentive des milieux de vie, une profonde compréhension des savoirs locaux et une volonté d’innover de manière respectueuse et durable. » — Pierre Thibault, architecte et fondateur de l’Atelier Pierre Thibault
Le projet de l’Atelier Pierre Thibault pourra être vu à la Corderie dell’Arsenale, du 10 mai au 23 novembre 2025.
Pendant la Biennale de Venezia, les six livres, monographies et revues ayant été significatifs dans le parcours de l’Atelier Pierre Thibault seront disponibles en consultation au « Book Pavilion », un espace-bibliothèque permettant de contextualiser l’Exposition avec une sélection d’ouvrages pertinents. À la fin de l'Exposition, ces ouvrages seront intégrés au fonds d’archives de l'ASAC (Archives historiques d'art contemporain de La Biennale). Le public peut commander un exemplaire des ouvrages produits par l’Atelier Pierre Thibault ici.
Fiche technique
Titre du projet : Boucaneries
Année de réalisation : 2024
Croquis, dessins, plans, maquettes, installations architecturales, photographies, vidéo
Participants :
Atelier Pierre Thibault (Ville de Québec, Canada)
Membres de l’équipe : Pierre-Ulric Gagné (designer et photographe), Éloïse Fortin (designer), Sandrine Gaulin (autrice), Louise Alain (conseillère), Geneviève Boudreault (conseillère), Gilbert Delage (conseiller), Alex Lesage (photographe)
Constructeurs : Félix Gélinas, Nicolas Girard
Détail des installations architecturales
1 installation - 10’ x 10’ 5” x 19’
3 installations - 6’ x 6’ x 11’
Crédit photos : Atelier Pierre Thibault, Alexis Boivin, Alex Lesage, Julia Thibault, Pierre-Ulric Gagné
À propos de l’Atelier Pierre Thibault
Fondé par l’architecte Pierre Thibault, l’Atelier Pierre Thibault utilise le pouvoir unique de transformation des saisons pour créer des lieux captant avec acuité des moments singuliers : la lumière franche de l’hiver sur la neige, l’exubérance des couleurs de l’été indien, la douceur de l’été ou encore l’explosion printanière de la végétation. Composé d’un corpus distinctif allant de l’installation éphémère à des commandes d’envergure tels que l’Abbaye Val Notre-Dame à Saint-Jean-de-Matha et un musée pour la Fondation Giverny, l’Atelier a réalisé plus de 100 projets au Canada. Chacun d’eux est l’occasion de créer un dialogue particulier entre les paysages et les humains qui les habitent.
Basé dans la ville de Québec, l’Atelier Pierre Thibault rassemble une dizaine d’architectes au sein de son équipe. La qualité de ses projets a été soulignée à maintes reprises, au Québec comme à l’international. Récipiendaire de nombreux prix d’excellence en architecture par l’Ordre des architectes du Québec et de la médaille du gouverneur général, le travail de l’Atelier a également fait l’objet d’une publication de la revue française Architecture d’Aujourd’hui (2023).
À propos de Pierre Thibault
Au fil des dernières décennies, Pierre Thibault a contribué à faire de l’architecture un sujet d’intérêt public au Québec et ailleurs, en participant à plusieurs documentaires, publications, groupes de réflexion et films. Il a entre autres co-signé le livre Et si la beauté rendait heureux avec François Cardinal et Habiter en beauté avec Catherine Perrin, tous deux publiés aux Éditions La Presse, et figure dans nombre de documentaires accessibles sur le site de la Fabrique Culturelle (Télé-Québec). Les projets de l’Atelier Pierre Thibault ont également inspiré le réalisateur Denys Arcand, qui en a mis certains en scène dans son long-métrage Le règne de la beauté. Le travail de Pierre Thibault et de son atelier a été présenté dans le cadre de plusieurs expositions, notamment à la Galerie d’architecture de Paris (Territoires et paysages, 2023) et à la Fondation Grantham pour l’art et l'environnement (Habiter le lieu, 2023).
Membre fondateur et membre du CA du Lab-École, une initiative visant à redéfinir l’architecture scolaire au Québec pour favoriser l’apprentissage et la réussite éducative, l’architecte œuvre bénévolement depuis 2017 dans cet organisme à but non lucratif afin de rassembler une expertise multidisciplinaire pour concevoir l’environnement des écoles de demain. Il est professeur à l’École d’architecture de l’Université Laval, en plus d’avoir été professeur invité au Massachusetts Institute of Technology (États-Unis), à l’École d’architecture de Nancy (France) et à l’École des hautes études appliquées de Genève (Suisse). Pierre Thibault est récipiendaire du prix Ernest-Cormier (2023), la plus haute distinction attribuée à une personne pour sa contribution remarquable aux domaines de l’aménagement du territoire, de l’architecture ou du design québécois.
À propos de la 19e édition l’Exposition Internationale d’Architecture de La Biennale di Venezia dont le commissaire est Carlo Ratti
L’exposition internationale d’architecture, La Biennale di Venezia, est une des plateformes les plus importantes sur le plan de l’architecture contemporaine. L’exposition, qui est organisée tous les deux ans, consiste en une exposition centrale et des pavillons nationaux et propose aussi des événements parallèles dans toute la ville. Véritable événement international qui suscite des conversations critiques sur l’architecture contemporaine, cette exposition prestigieuse attire des centaines de milliers de personnes, y compris des architectes, artistes, designers, critiques, femmes et hommes politiques, étudiantes et étudiants et leaders culturels du monde entier.
La 19ᵉ Exposition internationale d'architecture se tiendra du samedi 10 mai au dimanche 23 novembre 2025, sous le commissariat de l'architecte et ingénieur Carlo Ratti, qui a déclaré : « Pour faire face à un monde en feu, l'architecture doit mobiliser toute l'intelligence qui nous entoure. »
Le texte d’introduction signé par le commissaire Carlo Ratti (en anglais et en italien) peut être consulté ici.
#BiennaleArchitettura2025 #IntelliGens
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Réalisation : Marie Côté
Directeur de la photographie : Jérémie Boivin
Preneur de son : Pascal Larose
Montage: Olivier Mainguy
Assistant caméra : Renaud Lemonde-Cornellier
L'île Verte vue par hélicoptère en décembre 2024. Marquées par une importante variation de sa population – les résidents permanents étant au nombre d’une cinquantaine seulement — ce territoire insulaire semble évoluer en marge du reste du territoire québécois, dans une bulle temporelle où les moyens et les besoins sont extrêmement spécifiques. En hiver, les glaces dans le Fleuve bloquent l’accès à l’île par traversier. Autrefois, un pont de glace permettait de relier l’île à la terre ferme. Mais avec le réchauffement climatique, les résidents doivent désormais transiter pendant cinq mois par hélicoptère pour aller sur la terre ferme, y faire leurs emplettes, voir leurs proches ou participer à des activités sociales. Tout comme les générations précédentes, la population de l’Île Verte doit ainsi trouver de nouvelles façons de s’adapter.
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Appelés boucaneries, ces constructions vernaculaires inspirées des fumoirs ont été construites entre les années 1920 et 1980 de manière à ce qu’elles résistent aux conditions climatiques particulièrement rudes du territoire. Prenant la forme de bâtiments sans fenêtre et aux proportions élancées verticalement, les boucaneries sont par la suite tombées en désuétude, les lois sur l’hygiène et le déclin de la pêche ne justifiant plus leur utilisation. Depuis, le vent, la neige et la pluie détériorent continuellement ces structures symboliques pour lesquelles aucun nouvel usage n’avait été trouvé.
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De manière à soutenir le désir des Verdoyants de conserver ce patrimoine bâti et d’assurer sa pérennité, l’Atelier a entrepris un projet de design participatif visant à identifier de nouveaux usages pour ces boucaneries. Au cœur de la démarche : Comment des témoins du passé pourraient-ils enseigner l’avenir ?
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Carte d'autosuffisance alimentaire. Afin de faire un état des lieux en matière de résilience, les architectes ont révélé les initiatives existantes des Verdoyants envers leur communauté en matière d’autosuffisance alimentaire en produisant une carte de l’île. Parmi les activités identifiées : la pêche aux harengs et éperlans par Jacques, la production hebdomadaire d’une vingtaine de miches de pain au soja par Marie-Claire, l’élevage d’un troupeau de vingt agneaux par Anne et Charles, le poulailler de Michelle, le semencier collectif de Geneviève, les mets préparés et les viennoiseries de Nolwen et Régis, le miel, la lavande, les porcs, les framboises et les citrons de Véronique et Colin, la production d’ail par Mijanou et la serre de Gilbert qui produit des tomates.
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L’architecture éphémère pour révéler de nouvelles relations entre le paysage, la volumétrie, les usages et la population
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L'équipe de l’Atelier Pierre Thibault et les étudiants stagiaires de l'Université Laval.
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Érigées en écho aux constructions vernaculaires, les nouvelles structures exploitent la simplicité et la rapidité de mise en œuvre des assemblages de bois contemporains. Le résultat, des ossatures élégantes et aériennes qui se dressent comme des visions inspirantes du futur en relation avec les différents paysages de l’île, permet de révéler de nouvelles relations entre le paysage, la volumétrie et la population.
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Des ossatures élégantes et aériennes qui se dressent comme des visions inspirantes du futur en relation avec les différents paysages de l’île, permet de révéler de nouvelles relations entre le paysage, la volumétrie et la population.
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Devant initialement être démontées au départ des architectes, des installations sont toujours en place, ayant été adoptées par la population comme une marque tangible du potentiel intrinsèque à leurs boucaneries, et permettant de garder vivante la mémoire collective et leurs valeurs insulaires.
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En discutant avec des habitants de l’Île Verte, plusieurs valeurs et objectifs de la communauté ont pu être liés à ce projet, tels que le fort sentiment de collectivité, l’autosuffisance alimentaire et l’intérêt pour les activités culturelles et artistiques.
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À la suite de la visite des installations le 11 septembre 2024, les résidents de l’Île Verte ont pu envisager de nouveaux usages pour leurs bâtiments emblématiques, ravivant ainsi leur attachement à ce patrimoine unique. Geneviève a proposé de transformer son fumoir en poulailler afin d’y héberger sa dizaine de poules. Louise a évoqué la possibilité d’utiliser un fumoir comme séchoir à ail, au bénéfice des récoltes de son concitoyen Mijanou. Enfin, Lyne a suggéré d’en faire un espace d’entreposage, ajoutant une option pratique à cette revalorisation collective.
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Bien qu’éphémère par nature, le projet mené à l’Île Verte a laissé des empreintes tangibles et profondes. Certaines installations sont toujours en place, adoptées spontanément par la communauté, tandis que d’autres ont été démontées, suscitant une réflexion sur leur avenir. La municipalité de Notre-Dame-des-Sept-Douleurs a récemment offert gratuitement deux installations aux citoyens à la suite d’un tirage. La mairesse y voit une manière originale de prolonger l’élan citoyen autour du patrimoine bâti.
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Paris, France, 24-04-2023
Mondrepuis, France, 23-07-2025
Venezia, Italie, 12-05-2025
Montréal, Canada, 02-05-2025
Montréal, Canada, 17-04-2025