L'Institut Adam Mickiewicz, en coopération avec le Musée d'architecture de Wrocław, présente Greenhouse Silent Disco lors de la 23e Exposition internationale de la Triennale Milano, cofinancée par le ministère de la Culture et du Patrimoine national de la République de Pologne.   

Coincée entre l'héritage du romantisme et les innovations de la technologie numérique, cette installation immersive nous invite à nous inspirer de l'intelligence des plantes pour progresser vers le bien-être écologique.

La 23e exposition a choisi le thème « Unknown Unknowns. An Introduction to Mysteries », nous invitant à explorer le royaume de ce que nous ne savons pas encore, à explorer l'inconnu pour bouleverser nos idées sur le monde et ouvrir de nouveaux horizons de durabilité. 

Le pavillon polonais se joint à l'expédition en allant au-delà des idées préconçues sur les plantes en tant qu'organismes statiques et passifs : cette installation est conçue pour déchiffrer le langage silencieux de la végétation arboricole, en entrant en contact avec l'intelligence parallèle de ce monde complexe et mystérieux. 

N'avons-nous jamais cessé de nous demander ce que les plantes ont à nous dire ? Ou ce dont elles ont besoin ? Quelle contribution peuvent-elles nous apporter, pour nous aider à repenser l'écosystème dans l'intérêt du règne végétal et du nôtre ? 

Greenhouse Silent Disco est une serre futuriste, remplie d'une végétation luxuriante et équipée de capteurs numériques qui détectent les réactions des plantes à divers stimuli, notamment la présence des humains qui traversent l'installation et les changements de temps à l'extérieur. Ces réactions sont transformées en lumières LED et en sons. 

Les commissaires Małgorzata Devosges-Cuber et Michał Duda, créateurs de nombreuses expositions et publications dédiées au design et à l'architecture, ont mêlé une approche sensuelle, romantique et corporelle de la nature aux possibilités de la technologie moderne. Au cœur du projet se trouve la recherche du physiologiste des plantes Hazem Kalaji, professeur au département d'agriculture et de biologie de l'université des sciences de la vie de Varsovie, et son système #iPlant.

Dans l'installation, les plantes communiquent avec le système par le biais de l'excès de lumière qu'elles reçoivent et qu'elles n'utilisent pas pour la photosynthèse, un phénomène appelé fluorescence chlorophyllienne. Cela permet de déterminer leurs besoins en fonction de paramètres centrés sur l'homme, que nous pouvons appréhender et interpréter.

« La serre de demain ressemble à une discothèque. Les lumières DEL varient du bleu au rouge et au blanc en fonction des besoins des plantes. Par exemple, elles changent de couleur si le temps est nuageux ou s'il pleut à l'extérieur de la serre », explique le professeur Hazem Kalaji, qui a organisé et supervisé l'aspect scientifique de l'exposition. 

L'installation, conçue par Barbara Nawrocka et Dominika Wilczyńska du cabinet d'architecture Miastopracownia avec un design graphique de Nicola Cholewa en coopération avec Magdalena Heliasz, est une structure en bois inspirée des fractales naturelles. Les plantes, conservées dans des pots artisanaux en terre cuite, sont multipliées à l'infini par les parois de verre réfléchissantes.  

Une atmosphère immersive où les visiteurs se retrouvent complètement enveloppés par la vie végétale qui les entoure, ainsi que par leur "conversation" en lumière et en son. Une installation vivante et changeante qui réfute l'image d'une nature parfaite et immobile, en révélant au contraire son flux constant à travers la croissance des plantes et le changement des saisons entre juillet et décembre, période de la 23e Triennale Milano. 

Une relation intense et profonde se développe entre les visiteurs et les plantes dans une évocation claire du romantisme, la matrice philosophique et littéraire du projet. En effet, l'installation est présentée pendant l'Année du romantisme polonais, riche en événements célébrant le grand poète et écrivain Adam Mickiewicz à l'occasion du 200e anniversaire de la publication de ses "Ballades et romances".

"C'est avec le romantisme que la nature transcende un rôle purement illustratif et devient un instrument de connaissance. L'homme devient une partie de la nature, et la nature elle-même devient un moyen de connaître le monde. Les romantiques pensaient que ce n'est que dans la nature que l'homme pouvait vraiment être lui-même. Le point de départ est donc de se demander si nous pouvons nous inspirer de la sagesse des plantes pour nos créations. Et la réponse est oui", déclare Michał Duda, directeur adjoint de la programmation du musée d'architecture de Wrocław.

Les capacités sensorielles des organismes végétaux vont bien au-delà de ce que nous pouvons imaginer. Les plantes ont la capacité de sentir et d'évaluer la force de gravité, de percevoir l'intensité des champs électromagnétiques et le niveau d'humidité, de ressentir les moindres vibrations et de communiquer au sein de leur communauté et entre les différentes espèces. C'est à nous de choisir de les écouter.